L'ÂGE D'OR ET LE DÉCLIN DE LA CIVILISATION ISLAMIQUE. TOME 1

L'Âge d'Or et le Déclin de la Civilisation Islamique. Tome 1

 

Auteur : SE Al-Djazairi/ Traduction AbdelHakim Boutrif

L'Âge d'Or et le Déclin de la Civilisation Islamique. Tome 1

Catégorie: Livres.

Série: Thaqafah

Auteur: SE Al-Djazairi

Éditeur: Rayat Soud

Pages: 366

. lIRE

Civilisation islamique

Un Aperçu

La société musulmane, dans son âge d’or, depuis la fin des empires antiques jusqu’à l’émergence des états modernes, fut un creuset dans le temps et dans l’espace, un grand carrefour, une vaste synthèse, un lieu de rencontre étonnant.
Ces quelques lignes captent la civilisation musulmane dans sa globalité et dans son rôle dans la civilisation humaine comme cet ouvrage tentera de le faire, à partir de celle-ci, dans sa première partie.

Ce volume, en quatre chapitres, examine le système économique islamique, son cadre urbain, ses jardins et son érudition au cours de sa période de gloire, du 7e au 13e siècle (bien que des mentions fréquentes soient faites des époques ultérieures). L’objectif est de saisir une image plus large de la civilisation islamique dans sa diversité et de l’examiner sous autant d’angles nouveaux que possible ; faire la lumière, certes, mais surtout apporter de nouveaux arguments. Il n’est donc pas nécessaire de s’étendre trop longtemps sur ce que d’autres ouvrages ont traité en grande abondance, mais on y fera référence chaque fois que cela sera nécessaire. Ce travail se concentrera plutôt sur des questions peu abordées ailleurs, et pourtant dont le rôle fut vital pour l’essor de la civilisation islamique et pour le progrès de la civilisation dans son ensemble.

Ce volume, comme d’autres, traitera d’un thème central de cet ouvrage : les mauvais traitements historiques occidentaux infligés à la civilisation musulmane. Il soulèvera cette question en relation avec certains des aspects abordés dans les deux premiers chapitres, le commerce et l’industrie, et l’urbanisme. Cette question des mauvais traitements historiques n’est pas abordée dans le chapitre sur l’érudition musulmane, car elle sera abondamment traitée dans le deuxième volume suivant, consacré aux sciences. 

Chapitre Un

COMMERCE, FINANCE, et INDUSTRIE

« En réalité, toute la chrétienté pourrait être approvisionnée pendant un an avec les marchandises de Damas… Il y a des œuvres si riches, si nobles et si délicates de toute sorte, que si vous aviez de l’argent dans l’os de votre jambe, vous le casseriez à coup sûr pour acheter de ces choses. »
Simone Sigoli, pèlerine florentine ; 1384.50F

Les mots de Sigoli définissent effectivement la prospérité économique qui était autrefois identifiée au monde musulman. Ils furent également exprimés environ deux décennies avant que Damas, tout comme une grande partie de la Syrie, ne tombe aux mains des hordes de Timour, dont l’assaut dévastateur dans les dernières années du 14e siècle mit définitivement fin à l’histoire glorieuse de l’une des nations sur lesquelles la civilisation moderne est le plus endetté.

Les paroles de Simone Sigoli faisant l’éloge des réalisations de la Syrie étaient loin d’être isolées et contredisent d’une manière ou d’une autre l’hypothèse généralisée selon laquelle la domination mamelouke fut une époque de retard économique.51F De même, les économies florissantes de la Syrie, de l’Égypte et d’une grande partie du monde musulman médiéval, que Lombard, en particulier, a fidèlement décrites,52F contredisent également l’idée généralement erronée selon laquelle l’arrivée de l’Islam entrava le commerce et que les Musulmans, en règle générale, furent incapables d’innover industriellement. Ces idées fausses, dans ce domaine comme dans d’autres, avancées par des personnalités éminentes de l’érudition occidentale, servirent de fondement à leurs partisans, qui les empruntèrent facilement et ignorèrent, trop facilement aussi, les contre-arguments qui donnaient un rôle beaucoup plus favorable à l’Islam. À ce jour, l’opinion la plus populaire sur le rôle des Musulmans dans le commerce reste celle d’Henry Pirenne, une opinion (et ses défauts intrinsèques) qui s’est révélée la plus idiote de toutes, historiquement complètement erronée, par de nombreux chercheurs : et pourtant, cela tient toujours simplement parce qu’il convient au parti pris anti-islamique. Soit dit en passant, cette idiotie de Pirenne est similaire à une autre vision tout aussi idiote de l’Islam et du Prophète, défendue par Patricia Crone et ses acolytes, qui s’est avérée en effet totalement absurde, et a admis l’être par Patricia Crone elle-même et son plus proche acolyte, Michael Cook, et pourtant, le même point de vue est adopté et affirmé jusqu’à présent, en 2017-2018 (date de la mise en page de cet ouvrage).53F Alors, avant de nous éloigner du sujet, abordons la théorie de Pirenne, qui nous intéresse ici.

1. La théorie de Pirenne

Au début des années 1930, Pirenne affirmait dans son ouvrage Muhammad et Charlemagne que l’avancée de l’Islam conduisit à l’effondrement de l’activité économique autour de la Méditerranée, plongeant ainsi l’Europe dans l’âge des ténèbres. Plus en détail, il affirma :
« Civilisation européenne formée autour de la Méditerranée par les travaux successifs de l’Egypte, de la Syrie, de la Phénicie, de la Grèce et de Rome. Celui-ci, dernier ouvrier d’un travail admirable, rassembla dans un seul état tout le peuple dont il héritait. L’empire fondé par Rome, y compris tous, est donc un empire essentiellement méditerranéen.55F »
Il continue:
« De Byzance, d’Asie Mineure et d’Egypte, les marchands, juifs, mais surtout syriens, continuèrent à approvisionner l’Occident en produits de luxe, en draps riches et en vins fins. Par leur intermédiaire, elle recevait l’or nécessaire à sa monnaie et les papyrus dont se servaient les copistes et les commis des chancelleries. »
Jusqu’à:
« L’irruption brutale du muhammadisme en Méditerranée bouleversa tout. La Syrie, après sa prise par les Musulmans, n’enverra plus ni navires, ni marchands à Marseille ; puis l’Egypte tomba sous le joug de l’Islam (642-44), et le papyrus n’atteindra plus la Gaule, et à mesure que l’invasion musulmane se renforce, le trafic maritime, autrefois florissant, s’effondra désormais.57F
L’arrivée de l’Islam mit fin à l’utilisation de l’or comme monnaie ; provoqua la fin de l’importation de textiles orientaux, la fin de l’utilisation du papyrus et mit un terme à l’arrivée des épices.58F »
Ainsi:
« L’invasion islamique de la Méditerranée est, à mon avis, l’événement auquel il faut attribuer la fissure qui sépare l’Antiquité de l’histoire européenne de ce que nous appelons habituellement le Moyen Âge. En fermant la mer et en coupant l’Occident de l’Orient, elle mit fin à l’unité méditerranéenne, qui constituait depuis des milliers d’années le caractère le plus marquant et la condition même du développement traditionnel de la civilisation dans cette partie du monde.59F »
Pour Pirenne, l’arrivée de l’Islam ne détruisit pas seulement l’Europe de l’Antiquité mais provoqua, pire encore, la fin de la communauté méditerranéenne, qui avait survécu à la chute de l’Empire Romain :
« La mer, autrefois familière et familiale, autour de laquelle tous se réunissaient, devient désormais étrangère et hostile.60F »
Et:
« Les invasions barbares n’y changèrent rien, mais désormais, les pays mêmes où la civilisation est née sont arrachés, et le culte du Prophète est substitué à la foi chrétienne, le droit musulman au droit romain, l’arabe au grec et au latin… Du trafic maritime avant de perdre toute trace. 61F »

La théorie de Pirenne devint et reste une base pratique pour ses partisans pour voir dans l’avancée islamique des 7e et 8e siècles une explication aux quelque siècles d’obscurité de l’Europe (5e -15e), et pour identifier l’Islam avec le déclin et l’échec. Cette explication apparemment cohérente contribua à l’ascension de Pirenne au statut d’homme de savoir remarquable.62F Pour Wiet et al, par exemple, « il faut ici faire référence aux vues brillamment avancées par le grand historien belge Henri Pirenne.63F » Pirenne a « répandu la bonne parole, » dit Coville,64F donnant des conférences dans le monde entier, expliquant comment ce fut l’Islam, au lieu des invasions « barbares » de trois siècles auparavant (fin du 5e) qui brisèrent une civilisation occidentale jusqu’alors cohésive et prospère.

La théorie de Pirenne était cependant fragile. Cette décision reposait principalement sur le fait que les importations d’or et de papyrus « disparurent » au cours de l’avancée islamique et ne pouvaient donc pas faire face à des défis de taille. Ces défis provenaient de plusieurs directions, notamment de ceux qui étaient d’accord avec Pirenne sur la régression économique mais qui n’acceptaient pas que la domination de l’Islam sur le bassin méditerranéen soit la cause principale du phénomène.65F

Perroy souligne les principaux défauts de la théorie de Pirenne en démontrant que l’Islam en tant que religion n’a aucun problème avec le commerce, bien au contraire. Le Prophète était un commerçant ; ses partisans traversèrent le monde du Soudan à la Volga, de la Chine à Madagascar pour faire du commerce ; et c’est en fait l’Islam qui « réveilla le commerce occidental.66F »

  • Saul Bellow

    JUNE 20, 2015

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